J’ai eu la chance de visiter pour la première fois l’île de la Réunion durant la saison des pluies. Je dis bien la chance, car l’alerte cyclone qui a duré une semaine sur mes 10 jours sur place, après la déception de voir s’éloigner mon rêve de bronzage et de randonnées spectaculaires en plein mois de janvier, a été une belle opportunité de découvrir l’île sous un autre visage.
Si toi aussi tu as eu la même idée (saugrenue diraient certains) de partir à la Réunion entre janvier et mars, tu vas peut-être faire face à des journées de grosses pluies. Mais alors, que faire à la Réunion quand il pleut? Pas de panique ! Il y a des tas de choses que tu peux faire pour tirer profit de ton temps, même s’il fait mauvais temps ! En voici quelques-unes :

Visiter les musées de la Réunion et en découvrir plus sur l’histoire de l’île, de sa population et de son industrie

Certes, ce qui est mis avant tout en avant dans le marketing territorial de la Réunion, dite « l’île intense », c’est son patrimoine naturel et ses activités de plein air.
Pour autant, la Réunion compte de nombreux musées dignes d’intérêt et très complémentaires. Une après-midi pluvieuse est le moment idéal pour les visiter ! Je remercie au passage l’office du tourisme de la Réunion qui m’a ouvert les portes de ces établissements pour me permettre de vous en parler librement.

Perce les secrets du Piton de la fournaise et bien plus à la Cité du volcan

Musée Cité du Volcan La Réunion

La Cité du Volcan est un musée génial, très interactif et assez atypique qui propose dans une très belle scénographie un contenu complet et riche sur l’histoire de la formation de l’île de la Réunion, et sur son volcan. La star locale, c’est bien sûr le célèbre Piton de la Fournaise, l’un des volcans les plus actifs de la planète qui se réveille souvent plusieurs fois par ans.
La Cité du Volcan se trouve à environ une heure du point de départ de randonnée le plus proche du cratère, et c’est un passage obligé sur la route qui y mène. Le musée est ainsi un complément idéal de toute visite du Piton de la Fournaise, sur le chemin du retour.

Compter 2h30 à 3h de visite en moyenne.
Je t’en dis plus sur la Cité du Volcan dans un article dédié, par ici.

Pour le site officiel de la Cité du Volcan, c’est par ici.

Plonge dans l’histoire des éléments décoratifs de l’île au MADOI

Musée Madoi, La Réunion

Le MADOI, ou Musée des Arts Décoratifs de l’Océan Indien, est un petit musée public un peu moins connu que les autres mais qui gagne à être visité, surtout si le temps est à la pluie.
Dans une grande salle sont exposés des meubles et des objets décoratifs qui varient en fonction de l’exposition temporaire du moment, qui dure environ 1 an. En l’occurrence, en Janvier 2020 lorsque j’y suis allé l’exposition était sur le XIXe siècle, et mettait notamment en avant les varangues, sortes de véranda, typique de la Réunion. Le fauteuil créole, c’est tout un art de vivre !
À travers les éléments exposés, c’est tout le melting pot réunionnais que l’on retrouve. Avec des influences d’Inde, de Chine, du Japon, de l’Orient, et de l’Europe. Le musée possède dans ses collections des meubles, de l’argenterie, quelques peintures, des gravures, de la porcelaine mais aussi des accessoires.
Petit coup de cœur pour une superbe banquette Palissandre originaire d’Inde, finement sculptée dans le bois telle de la dentelle. Et pour une coupe en argent repoussé de style chinois.

Compter 45 minutes à 1h pour la visite, entre la salle intérieure et quelques sites d’intérêt en extérieur qui retracent l’histoire esclavagiste du lieu.

Pour le site officiel, c’est par ici.

Tu aimes les tortues? Ne manque pas le musée Kelonia!

Tortue à Kelonia, La Réunion

Kelonia, c’est le musée vivant de la tortue. C’est un lieu très ludique où tu trouveras à la fois beaucoup d’informations générales sur les tortues – les 7 espèces, leurs migrations, leurs habitudes alimentaires, leur métabolisme… – mais aussi où tu pourras les observer dans de grands bassins.
En effet, Kelonia était à l’origine une ferme de tortues liée à l’artisanat réunionnais à base d’écailles de tortue. Après l’interdiction de poursuivre ces activités, en 1984, le site s’est reconverti en refuge pour les tortues blessées, et en lieu de sensibilisation du grand public à la cause des tortues.
C’est une visite très agréable, pour les petits comme pour les grands.

N’oublie pas de passer par la boutique en sortant : tu y trouveras les derniers exemplaires de bijoux et objets en écaille de tortue (avec leur certificat d’authenticité) : ça peut faire un joli souvenir !

Compter environ 2h pour la visite.

Pour le site officiel, c’est par ici.

Découvre tout le circuit de transformation de la canne à sucre dans une ancienne usine qui loge le Musée Stella Matutina

Le Musée Stella Matutina est situé dans une ancienne usine de traitement de la canne à sucre. Dans la 2e partie du musée, on peut encore y voir toutes les machines industrielles qui font partie du procédé de transformation de la canne à sucre en sucre. Elles sont agrémentées de nombreuses explications très détaillées et techniques qui passionneront sans doute les plus ingénieurs d’entre nous, mais qui sont aussi accessible au grand public.
J’ai particulièrement aimé la première salle, où est retracée dans une belle scénographie l’histoire de la Réunion à travers l’économie du sucre.
La 3e partie du musée est une nouvelle salle qui présente une approche plus sociologique de la Réunion et de sa population. On y comprend un peu mieux la culture réunionnaise issue de mélanges de populations arrivées sur l’île par différentes vagues, notamment durant la période de l’esclavagisme puis de l’engagisme à son abolition.
Pour ceux qui comme moi n’auraient jamais entendu parler de l’engagisme jusque-là, c’est une période où, pour palier le manque de main-d’œuvre nécessaire à l’économie sucrière liée à l’abolition de l’esclavage, des ouvriers bon marché principalement depuis l’Inde (beaucoup de Tamouls), Afrique (beaucoup de Malgaches), un peu de Chine et même d’Europe. Officiellement, l’engagé est un ouvrier libre et indépendant qui signe un contrat de travail. Mais leurs conditions de vie sont souvent déplorables.

Stella Matutina est donc un musée très intéressant à visiter quand il pleut (ou pas), avec une approche très complète pour mieux comprendre l’histoire et la culture de l’île de la Réunion !

Compte environ 2h pour la visite.

Pour le site officiel, c’est par ici.

Retrace l’histoire et le procédé de fabrication du rhum à la Saga du Rhum

Saga du Rhum, La Réunion

La Saga du Rhum est un autre musée à ne pas rater à la Réunion.
Vous y découvrirez une partie incontournable de l’histoire et de l’économie sucrière de l’île: celle de la fabrication de sa plus célèbre liqueur, le Rhum. Le Rhum, sous toutes ses formes. C’est là que j’ai découvert ce qui différencie le rhum traditionnel (à base de mélasse) et le rhum agricole (à base de jus de canne). C’est principalement le rhum traditionnel qui est produit à la Réunion, du fait de la production locale de sucre.

Il faut savoir qu’il n’y a pas d’AOP à la Réunion, contrairement à la Martinique par exemple où chaque parcelle donnera un rhum différent. Ici, tout le sucre est mis en commun.
Parmi les maisons de rhum bien connues de la Réunion, on compte notamment le rhum Charette, deuxième rhum blanc le plus vendu en France, après All Nick (rhum bordelais!), mais aussi Isautier et ses délicieux rhums arrangés !

L’entrée coûte 10€ en plein tarif / 8€ en tarif réduit. Il n’y a pas de supplément pour la visite guidée, je te conseille donc vivement de synchroniser ta visite avec les horaires de visite car le guide apporte un vrai plus à la visite, mais aussi car ainsi tu pourras avoir accès à une dégustation de rhums en fin de visite.
La partie dégustation, à la fin de la visite, se déroule dans un cadre tout à fait charmant, une réplique de bar vintage. Je vous recommande de goûter (avec modération) au moins à un rhum Isautier (je recommande vivement le Cahuète, au passage !), un Savanna et/ou un Rivière du Mât. L’occasion de constater par vous-même la différence gustative entre les rhums traditionnels et agricoles.

Pour le site officiel, c’est par ici.

Se recueillir et / ou approfondir l’histoire des habitants de la Réunion en visitant des lieux de mémoire

Au-delà des beautés naturelles de l’île, la Réunion est une terre riche d’une histoire complexe et encore trop méconnu par les métropolitains. Ton séjour est aussi l’occasion d’en savoir plus sur cette histoire pas si loin de nous que ça, et qui aujourd’hui encore est répercutée dans certaines revendications communautaires qui milite pour sa reconnaissance.
J’ai sélectionné pour toi deux lieux de mémoire que j’ai particulièrement apprécié à La Réunion.

Le Lazaret de la Grande Chaloupe, haut lieu du patrimoine réunionnais

Si tu connais la Réunion, tu n’as pas pu passer à côté du tombant de la Possession. C’est au pied de cette falaise vertigineuse que se cache le Lazaret de la Grande Chaloupe, un ancien site de quarantaine pour le migrants de l’île, longtemps laissé à l’abandon et aujourd’hui converti en musée et lieu de mémoire sur l’engagisme.
A partir de 1860, c’est ici que des milliers d’hommes et de femmes venus principalement d’Asie (Inde) ou de Madagascar sont arrivés à la Réunion pour y travailler dans les plantations, suite à l’abolition officielle de l’esclavage (même si les conditions de l’engagé, travailleur rattaché à un maître et vivant dans des conditions d’insalubrité et de pauvreté extrême, ne différaient pas vraiment de celle des esclaves…).
Depuis 2004, les bâtiments sont peu à peu rénovés par le Département.
Je te conseille vivement de t’attarder un peu dans l’exposition permanente Quarantaine de Engagisme située dans l’ancienne infirmerie. D’autres expositions temporaires sont également proposées, par exemple sur le métissage végétal (fascinant!) lorsque j’y suis allé.
Sache qu’un deuxième corps de bâtiment, le Lazaret 2,actuellement fermé au publie, est en cours de fouilles et de rénovation. Les ruines du bâtiment dans lesquelles des arbres sont incarnés, la nature qui a repris ses droits, offrent au site une atmosphère presque mystique. On y trouve également de nombreux arbres remarquables qui font la joie des ethnobotanistes qui étudient sur place.
A noter que le musée est en entrée libre.

Respirer l’air de l’océan indien au Cimetière Marin de Saint Paul

Je dois confesser que je ne suis pas particulièrement portée sur les cimetières. Mais celui-ci vaut vraiment le détour! Il ressemble plus à un jardin de fleurs sauvages qu’à un cimetière, avec ses étonnantes allées bordées de cocotiers et ses frangipaniers fleuris mais surtout sa localisation en bord de mer offre une magnifique vue sur l’océan.
On y trouve la tombe de célèbres pirates et corsaires tel Olivier Levasseur dit « La Buse »,qui écuma l’océan Indien au XVIIIe siècle et dont le trésor reste à ce jour introuvé. Plusieurs artistes de renommés y ont également choisi leur dernière demeure, tels que les poètes Leconte De Lisle et Eugène Dayot ou le peintre Arthur Grimaud.

Promener dans un jardin créole pour une expérience péi.

Une éclaircie? Les chemins de treks étant peut-être inaccessible et/ ou le temps incertains, impossible de se lancer sur une des magnifiques randonnées qu’offrent l’île de la Réunion. Mais heureusement il y a d’autres façons de profiter de la belle nature réunionnaise. Pourquoi ne pas en profiter par exemple pour visiter des plantations de vanille, ou un jardin local (jardin péi)?

Une parenthèse dans un paradis de verdure, Ô Jardin de Paulo

Ce jardin associatif est un petit secret à découvrir d’urgence. Il s’agit d’un jardin expérimental de plantes remarquables locales, qu’on peut aussi qualifier de « jardin lontan », tenu par Paulo, un passionné de botanique qui adore avant tout partager sa passion avec les visiteurs et les volontaires qui s’occupent du jardin.
Situé près de l’Étang Saint-Paul, au Tour des Roches, le jardin s’étend sur 2 hectares, couverts d’arbres exotiques et de plantes traditionnelles du patrimoine réunionnais. Au total ce sont près de 400 espèces rares ou en voie de disparition qui sont préservées dans ce petit coin de paradis.
Parmi les multiples arbres j’ai notamment retenu le « 5 épices ». Chaque variété est indiquée sur un cartel explicatif.
Les visites, guidées, de ce lieu, ont lieu à 9h, 10h, 11h, 13h et 14h. Pense à réserver à l’avance!

Attention, le jardin n’est pas très facile à trouver (petite route, et pas de signalisation lorsque j’y suis allée). Donc n’hésite pas à appeler Paulo si tu es perdu!
Contact: Paulo : 0692 122 312 // Isabelle : 0692 149 744 // email : jardindepaulo@gmail.com

Lien vers le site Ô Jardin de Paulo par ici.

Tu veux d’autres idées d’activités à faire à la Réunion quand il pleut? Pas de soucis! Le site officiel de l’office du tourisme de la Réunion est une mine d’or très inspirante pour trouver des activités et obtenir des informations pratiques actualisées. N’hésite pas à le visite, par ici.

Partir en exploration spéléo dans les tunnels de lave

Après la partie culturelle, pourquoi ne pas découvrir les entrailles de l’île (et mieux comprendre sa formation!) avec l’exploration des tunnels de lave à la Réunion, en spéléo? Pour découvrir en détail où et comment visiter les tunnels de lave, je t’ai concocté un petit article dédié: Tunnels de Lave: Voyage au cœur de l’île de la Réunion.

J’espère que tu as trouvé ton bonheur dans cette liste d’idées sur que faire à la Réunion quand il pleut!
Comme d’habitude, n’hésite pas à me laisser un commentaire avec tes impressions, tes recommandations ou même pour me signaler une mise à jour si tu trouves que l’une des informations n’est plus d’actualité 🙂 Bon voyage!

Date de mon séjour à La Réunion: février 2020

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